The Clash, Mal Peachey

Changement de cap radical. Quittons les sciences humaines et surtout la littérature qui est l’essence même de ce blog. Direction le rock, ma passion d’adolescente à laquelle je n’échappe pas. J’y reviens de temps en temps, quand l’occasion se présente, malgré le délaissement honteux de mon premier blog qui y était en partie consacré. L’occasion ici, c’était une conférence gratuite dans ma ville donnée par un ancien disquaire au sujet de London Calling, l’album mythique des Clash. Fan de ce groupe depuis le lycée, autant vous dire que même si je n’ai pas écouté leur musique depuis un moment, cette conférence où je n’ai pas appris grand-chose m’a fait l’effet d’une madeleine de Proust auditive – expression qui n’a pas trop de sens, mais vous comprenez l’idée !

Nicolas Sauvage, le conférencier, ayant recommandé cet ouvrage au moment de clôturer sa brillante intervention, j’y ai jeté un petit coup d’œil avant de quitter la bibliothèque. Bilan : pas déçue du tout ! Ce livre très complet raconte les Clash par les Clash de façon chronologique. Je n’ai pas appris grand-chose non plus, mais quel bonheur de me replonger dans l’histoire de ce groupe mythique, des débuts dans des squats de Brixton à la tournée des stades américaine.

Les membres se livrent avec beaucoup de sincérité sur leur jeunesse des quartiers, entre violence et amitié – bien évidemment, cela ne s’applique pas à Joe Strummer, fils de diplomate. Ils font aussi preuve d’une belle franchise lorsqu’ils abordent les tensions au sein du groupe, notamment vis-à-vis de Topper Headon, leur excellent batteur aux prises avec la drogue. Sans parler de l’ambiguïté de leurs rapports avec Bernie Rhodes, leur manager légendaire que l’on aperçoit régulièrement dans Rude Boy, le film qui a marqué mon adolescence. Viré en 1978, il réintègre le groupe en 1981 jusqu’à la fin du groupe en 1986.

La dissolution finale, parlons-en. La qualité des albums diminuait – tous les fans des Clash s’accordent à dire que Cut the Crap est plus que moyen – et plus personne ne pouvait se supporter mutuellement, après toutes ces années sans pause à enchaîner les enregistrements et les tournées mondiales. Car oui, rappelons que c’était une autre époque. Jadis, les artistes enquillaient, pris dans un tourbillon de créativité/productivité. Il n’y a qu’à voir la fréquence de sortie des albums :

1977 : The Clash

1978 : Give ‘Em Enough Rope

1979 : London Calling (double album !)

1980 : Sandinista! (triple album !)

1982 : Combat Rock

1985 : Cut the Crap’

À partir des années 2010, aucun artiste n’a balancé un tel rythme de production. Alors quand vous n’avez pas connu les Clash ni les autres (Sex Pistols, etc.) parce que vous avez commencé à vous y intéresser alors que Strummer était déjà mort, vous devenez nostalgique d’une époque, d’un monde que vous n’avez jamais connus. Tout semblait aller plus vite, tout semblait être plus organique – guitares, chant rauque et  grosses gouttes de sueur versus son électro terriblement froid depuis la fin du rock dans les années 2010. Bref, tout semblait vivant, et lire ce bouquin m’a plongée dans une profonde mélancolie. Mais qu’est-ce que ça fait du bien…



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